vendredi 18 mars 2016

En souriant... Costanza Miriano, La femme est le soleil de la maison


Il doit exister une méthode unique, infaillible, incomparable, formidable pour dialoguer avec les hommes. Seulement voilà, je ne la connais pas.
C'est comme ça et malheureusement je n'y peux rien. J'ai tout fait pour découvrir cette méthode, sans succès. Ce que j'entends par dialoguer, c'est parler vraiment, échanger des idées profondes qui pénètrent l'esprit de l'autre, qui l'éclairent et apportent des réponses.
Parler seule ne compte pas. Le monologue est facile : c'est ma spécialité.
Je sais répondre à des questions simples, du genre en quelle classe est notre fils lorsque mon mari va récupérer l'un de nos enfants fiévreux à l'école et ne parvient pas à le trouver (non, il n'a pas oublié le prénom, dit-il). Je puis me remémorer des informations essentielles comme l'endroit où est garée la voiture (j'ai dit essentielles, pas exactes). Je suis capable de donner de brèves indications géographiques à la suite desquelles mon mari ne m'appelle que deux ou trois fois
— Tu as dit qu'elle était où, la pédiatre ? Tu veux vraiment des pignons, ou du jambon cru pourra faire l'affaire ? Ça te dérange si je ne l'achète pas là où tu m'as dit d'aller ?
Bien sûr que cela me dérange, mais je le nierai même sous la torture.
Je croyais à une malformation du canal auditif de mon mari. J'ai même tenté de le changer lui, mais ma belle-mère me soutient mordicus qu'il m'est impossible de ne pas garder son fils. À défaut de savoir parler à mon époux, j'ai décidé de parler à ceux des autres et prise d'une fougue prédicatrice je me suis mise écrire aux hommes des lettres ouvertes. J'ai passé des nuits et des nuits sans sommeil à pianoter sur mon clavier – et aussi, je l'avoue, à me vernir les ongles couleur géranium, à manger du pain et du saucisson en lisant Houellebecq, à regarder, hypnotisée, les cours de physique diffusés à quatre heures du matin sans jamais quitter des yeux la cravate jaune du présentateur – pour finir, au petit matin et l'esprit presque lucide, par tout effacer en sélectionnant tout et en appuyant sur la touche suppr avec une douloureuse résignation. Un geste d'une grande dignité.
Quand une femme souhaite qu'une idée monte jusqu'au cerveau d'un spécimen masculin pour en habiter le cœur avec l'objectif d'infléchir sa conduite, même de façon minime, l'expérience révèle que les mots non seulement ne suffisent pas, mais peuvent parfois se montrer contre-productifs. Les conseils, indications et modes d'emploi provoquent chez nos hommes de brusques attaques d'arthrite rhumatoïde, le besoin urgent d'aller contrôler le niveau du liquide de freinage, l'envie de passer une couche de blanc sur les murs de la salle de bain, et une nostalgie de la musique new wave à réécouter intégralement en silence et à genoux.
Et les rares fois où ils restent dans les parages pendant que nous parlons, ils n'écoutent pas. Alors que j'écrivais ces lignes, prise de scrupules (est-ce que j'ai été trop sévère ?), j'ai appelé mon mari et lui ai fait part de mes réflexions. Après un long réquisitoire passionné et méticuleux sur l'incommunicabilité, j'attendais un avis de la part de mon sage conjoint.
— Alors, tu en penses quoi ?
— De quoi ?
Du fait que les hommes ne nous écoutent pas.
Quoi ?
Ton avis ?
Je ne sais pas, excuse-moi, je n'ai pas entendu.
Personnellement je l'ai pris comme un compliment. Je suis sûre que cela voulait dire : « C'est très bien, ma chérie, tu sais toujours trouver les mots justes ».
Lorsque je l'appelle au travail, je soupçonne mon chéri de mettre le haut-parleur et d'aller trier ses vieux dossiers (par ordre alphabétique, cela faisait tellement longtemps qu'il voulait le faire). Le connaissant, je pense même qu'il peut se raviser et les classer par ordre chronologique. Et puis non, plutôt alphabétique, ce qui est problématique pour lui car il ne se souvient jamais de l'ordre des lettres. Quoi qu'il en soit, peu importe ce qu'il fait quand je lui parle, sa contribution au dialogue reste la même : zéro.
Que personne ne nous écoute n'est du reste pas gênant car conseil est notre deuxième prénom. Aider l'homme à s'améliorer nous semble automatiquement faire partie de nos devoirs basiques, tout comme respecter les feux de signalisation, soigner des genoux blessés avec des pansements à fleurs, mettre la base satinée avant le fond de teint ou le goûter dans le sac d'école. Et je dis « l'aider à s'améliorer », parce que je préfère ne pas m'attarder sur l'inquiétante version de l'épouse qui complote et manipule dans l'ombre pour diriger son petit monde à des fins personnelles. Je connais beaucoup d'épouses qui pourraient figurer honoris causa à la Commission trilatérale.
Cette mission, qu'elle soit exposée dans un plan quinquennal officiel, ou qu'elle soit tramée dans l'ombre ou inscrite dans des documents ultra-secrets connus de nous seules (et de nos vingt-sept meilleures amies), peut nous faire oublier la chose la plus importante : aimer gratuitement. C'est la seule manière de laisser à l'autre le plaisir et le désir de s'améliorer librement et spontanément, sans quoi il n'y a pas de vrai changement possible (j'ai tendance à considérer comme une chose évidente qu'il faut constamment s'ajuster l'un à l'autre : on peut nommer cela croissance ou conversion).
Mais d'où vient ce syndrome de la directrice d'école dont nous sommes presque toutes atteintes ? Il est plus facile de mettre le pilote automatique et de continuer à jouer les éducatrices avec les hommes comme nous le faisons avec les enfants : c'est une sorte de paresse. Mais le mode maman nous rend insupportables car l'homme est un homme et non un enfant, même si la satisfaction dont il témoigne après avoir fixé (l'horrible) papier bleu étoilé derrière la crèche (avec un scotch isolant jaune qui fait très peu Bethléem) sème un léger doute. Et si par hasard ce fier et ultra quarantenaire partageant votre vie conserve encore quelques traits immatures (je dis des traits substantiels, pas son accidentelle passion pour les outils en métal à l'utilité insaisissable, ou encore sa propension à attaquer le bureau d'un collègue avec son téléphone portable pour créer une fausse explosion avec la dernière application, faits qui n'entachent nullement sa hauteur morale), il doit faire seul les pas qui le conduiront à devenir pleinement homme.
La crise de la virilité entendue ici comme la disponibilité de l'homme à donner courageusement sa vie et à prendre sur lui les coups pour défendre ceux qui lui sont confiés m'apparaît évidente, et ce, depuis longtemps déjà. L'homme qui ne refuse pas son côté féminin, l'homme aussi sensible qu'une femme, semble être la plus belle découverte de l'ère contemporaine. Si j'entends encore une fois quelqu'un faire l'éloge d'un homme qui assume son côté rose, je fais un geste complètement fou en guise de protestation : je m'étends sur le canapé et je dors (voilà des années que je cherche une excuse pour le faire) ! Quant à la majorité des femmes, le conformisme actuel fait qu'elles se sentent supérieures aux hommes.
C'est là pourtant LE problème de notre temps : la crise destructrice des identités masculine et féminine, avec pour conséquences le manque de vrais hommes, de vraies femmes et donc de mariages qui fonctionnent. Cette crise est loin d'être quelconque. Elle ne peut être comparée à celle de la moquette, des pâtes à la vodka ou des polos couleur saumon post années 1980, car l'union stable entre un homme et une femme est absolument nécessaire pour assurer la survie de l'espèce le plus sereinement possible.
Nous parlons, en tous cas nous voudrions parler, d'un être humain en plénitude. Une plénitude qui vient avant tout d'une réponse libre à l'amour de Dieu, mais une réponse que l'homme ne peut donner dans le mariage que s'il trouve dans la femme l'alter ego dont parle la Genèse.
Le problème est que je sais parler aux femmes, mais pas aux hommes. Aussi incroyable que cela puisse paraître (surtout pour moi), les lettres que j'ai écrites à mes amies sur le mariage, la famille et les enfants ont été non seulement publiées et lues, mais aussi comprises par certaines femmes, tant et si bien que je compte fièrement à mon actif plusieurs cérémonies nuptiales se marier et être ouverts à la vie est presque toujours la bonne réponse selon moi et quelques réconciliations.
Aussi souvent que possible je conseille à des amies, à des connaissances et parfois même à des passantes, de choisir la soumission : décider librement et consciemment de se mettre en dessous, comme de profondes fondations afin de soutenir la famille. Je compte sur cette capacité typiquement féminine d'arrondir les angles, de mettre en relation, d'être pour, d'accueillir, d'être médiatrice, d'encourager et d'éduquer, c'est-à-dire de faire émerger le meilleur de tous. Redécouvrir la mystérieuse vocation de la femme.
Il s'agirait aussi maintenant de dire aux hommes ce qu'il leur appartient de faire. Si nous nous fions à saint Paul (que je définirais comme quelqu'un d'assez fiable), il nous invite, dans la Lettre aux Éphésiens, nous les femmes, à être soumises ; pour les hommes le message est tout aussi clair : « ... Et vous, soyez prêts à mourir pour vos épouses, comme le Christ pour l'Église ».
Épousez-les, et soyez prêts à mourir pour elles. J'entends un bourdonnement dans la salle. Mesdames, les ricanements et les murmures sur le manque d'héroïsme de vos compagnons sont interdits. Ici, l'ironie féminine est bannie. Même si je dois bien sûr admettre que des hommes de cette trempe, il y en a très peu (et comme par hasard, ils sont soit occupés soit cassés, un peu comme les cabines téléphoniques). Alors comment faire pour indiquer la route aux hommes ? Il faut bannir catégoriquement tous les sermons son canal auditif étant sélectif, l'homme ne les entend pas, exactement comme il ne peut plus entendre les hurlements d'un nouveau-né après onze heures quarante-huit le soir et aussi les injonctions directes. Elles sont autorisées de la part de la maman, de l'institutrice, de l'éducateur ou du père spirituel mais pas de l'épouse. Si l'on exclut tout cela, on se demande alors ce que peut faire une femme pour rester aux côtés de celui qui doit trouver, ou retrouver, sa grandeur tellement nécessaire à notre époque fragile et chancelante.
Dans l'attente elle peut, justement, rester à ses côtés : ni devant, ni au-dessus. Toutefois, il est bon de dire tout de suite (même si je ne voudrais pas révéler la fin trop tôt, bien qu'il n'y ait aucun majordome parmi les suspects), qu'elle ne peut pas faire beaucoup plus car une partie du travail est propre à chacun et n'est pas interchangeable.
Et si une femme parvient à rester aux côtés d'un homme en silence, un silence concentré en Dieu, qui est, comme le dit sainte Thérèse d'Avila, la plus puissante de toutes les clameurs, elle apprendra la joie de voir s'épanouir une personne à côté d'elle. La perte de l'identité masculine a coïncidé avec les revendications féministes, et une bonne partie du travail serait déjà de reprendre notre place. Ne pas tout décider va permettre à l'homme de donner son point de vue, ne pas l'écraser le laissera émerger, l'écouter lui rendra la responsabilité de dire des choses sensées. Il est probable que les premières fois où l'épouse ne discutera pas son programme en lui proposant un plan B, puis un plan B', et pourquoi pas un plan C, il craindra le pire (qu'est-ce qu'elle me cache ? un amant ? ou pire, elle a invité sa vieille tante le soir du match !).
C'est un effort très beau et fécond : lorsque chacun se charge du joug qui lui est propre, et qui n'est pas le même que celui de l'autre, alors on porte ensemble beaucoup de fruit, et cela, avec moins de souffrance.
Mais soyons clairs tout de suite, je ne sais pas comment on fait. C'est pourquoi j'ai décidé d'écrire un livre sur le sujet : pour en apprendre peut-être un peu plus.
Je sais néanmoins ce qu'il ne faut pas faire. On ne cherche pas à faire de l'homme une fille, on ne critique pas son style, on ne le taquine pas, on ne le ridiculise pas. On essaie de lui casser les pieds juste ce qu'il faut pour la survie familiale (monter la caméra de la Xbox, récupérer à la même heure les enfants éparpillés aux quatre points de la ville, ou maintenir une cadence au moins décennale de visite chez le médecin). Pour le reste, il est obligatoire de réduire au minimum les conditionnements et de rendre l'autre non pas tant libre de, mais libre pour. Ici paraîtra sa noblesse.
Quant à moi, en y regardant bien, si j’avais un homme qui me suivait dans touts mes sautes d'humeur, ma tendance à me perdre dans des voies parallèles et mon penchant pour la plainte, au lieu de me contenir avec ses silences infranchissables et sa capacité couper douloureusement court pour aller à l'essentiel, ce serait un vrai désastre, pour nous et pour nos enfants. Même si parfois j'aimerais beaucoup avoir un compagnon avec qui entreprendre des analyses captivantes sur le balayage, sur le pourquoi du comment la repousse fait avant-gardiste chez Madonna alors que chez moi cela fait shampouineuse, je me rends compte que vivre avec un exemplaire aphasique mais lucide est très salutaire.
De toute façon, j'essaie d'interpréter méticuleusement les monosyllabes avec lesquelles mon mari me répond. C'est parce que je suis psychologiquement instable. Il m'a dit plusieurs fois souhaiter limiter les communications au strict nécessaire, surtout s'il est fatigué (l'autre jour en voiture, un arbre arraché barrait la route : il s'est contenté de l'indiquer avec le doigt, et cela a été son seul tribut à la conversation en une demi-heure). Je sais pourtant qu'il a de l'estime pour moi, mais simplement, il ne le dit pas. Il fait comme John Wayne dans Rio Bravo :
— Si tu laisses un autre homme te voir dans ces vêtements, je te fais arrêter.
Oh mon chéri, tu as mis si longtemps !
À quoi faire ?
À me dire que tu m'aimes !
C'est pourquoi lorsqu'il me dit en claquant la portière : « Tu es en retard, comme toujours », je m'émeus. Je suis sûre qu'il voulait me dire : « Tu m'as manqué ma chérie ».
Je crains de ne pas connaître le secret pour être vraiment ensemble, en profondeur. À vue de nez, je pense qu'on commence par accepter d'être différents. Parce que l'autre est autre, justement. Dans la mesure où il y a de la bonne foi et du dévouement, mon mari est libre de faire les choses à sa façon (la règle est valable pour tout excepté le choix d'un billard recouvert d'une planche en guise de table de salle à manger ; sur ce point, le droit canonique est clair : le mariage, en cas d'acquisition d'un objet aussi incongru, est déclaré nul. Et puis, on ferait quoi de toutes ces serviettes avec nos initiales ?). Épouser la liberté et la différence de l'autre empêche que sa manière de faire les choses ne nous devienne insupportable : sa façon de tourner la cuillère dans la tasse, le ton de sa voix quand il gronde un enfant, son usage insensé de la télécommande (j'accepte notre différence, mais de grâce, pourrait-on expliquer à mon mari qu'au moment du baiser final on ne change pas de chaîne sous prétexte que « de toute façon, on sait comment cela va finir ! »).
Épouser sa différence réduit peut-être aussi considérablement le champ possible des sujets de conversation sachant que l'on ne parle résolument pas la même langue, un peu comme en anglais lorsque l'on traduit library par librairie. Tu lui dis être inquiète parce qu'il était en retard : il se sent contrôlé et étouffé. Tu veux qu'il devine ce que tu penses : il a besoin de panneaux vert fluorescent de trois mètres sur deux avec les mots JE SUIS TRISTE, NE ME LAISSE PAS. Le problème majeur de ces deux langues intraduisibles de l'une vers l'autre est l'occurrence des mêmes termes de façon tout à fait hasardeuse (et trompeuse).
Mon mari, qui soutient que les gestes sont largement sous-évalués, les préfère à l'usage de la parole ; c'est peut-être pour cette raison qu'il déteste le téléphone. Je crains même qu'il ne fasse un jour comme le footballeur qui lève son tee-shirt après chaque but pour exhiber THE KING OF ROME IS NOT DEAD inscrit en lettres noires sur son torse et qu'il ne déchire sa chemise à table pour dévoiler ce message, marqué au feutre indélébile : NONNNNN ! ENCORE DES PÂTES AUX OLIVES ! ? !
De mon côté je n'ai pas renoncé à la communication verbale avec les hommes ; j'ai simplement concocté deux ou trois petits expédients au cas où le besoin urgent d'une conversation se ferait sentir.
J'exclurais déjà le matin chose facile pour moi car je passe les quatre ou cinq premières heures de ma journée à essayer de savoir qui je suis, pourquoi je vis, où est mon tee-shirt et quel enfant doit aller à la maternelle (j'en ai un qui se débrouille tout seul, Dieu merci, et maintenant je sais qu'il part avec la devise de la cent-unième division aéroportée : « J'ai rendez-vous avec le destin », mais je ne dois pas m'inquiéter, non, il ne va pas risquer sa peau pour de vrai). Si, dans un bouchon en voiture, l'envie me prend de parler avant midi, il est bon que je fasse des déclarations ne requérant non seulement pas de réponse mais au contraire, les découragent, du style : « C'est vrai que le lait entier a un goût différent ». Même si mon intention était plutôt de dire : « Je voudrais inviter Cristiana à dîner avec les enfants, tu préfères quel jour ? » Voilà une question à proscrire absolument : ne jamais la poser de manière directe, encore moins s'il ne fait pas encore tout à fait jour, sauf s'il est sous la douche et que, dans l'incapacité d'entendre la question, il donne une réponse au hasard. Exemples d'autres annonces pouvant être faites au conjoint sous la douche : le spectacle de l'école, le désir d'un autre enfant, le projet d'aller voir les grands-parents à la campagne pour cette raison inavouable que l'on souhaite assister à l'échographie d'une de ses sœurs (après quatre enfants, mon mari n'a toujours pas compris ce qu'est une échographie).
Quant aux autres moments de la journée, il faut simplement être prête à saisir l'instant où il aura envie de parler, c'est-à-dire quand vous êtes en train d'écrire l'email de votre vie à une amie, ou quand votre visage fond entre vos mains après dix-sept heures de travail. Il est clair que le sujet dont il aura envie de parler sera l'avenir économique de l'Islande ou la nécessité de tailler les citronniers.
Si en revanche une femme a besoin d'un échange intime et profond sur cette légère tristesse qui obscurcit le fond de son cœur, qu'elle ne garde pas ses pensées secrètes pour elle en déclarant finalement : « J'ai un problème qui m'embête, tu sais... la goutte d'eau qui fuit du robinet de la salle de bain ». Parce que lui va se lever pour aller réparer le robinet ! C'est sa manière d'écouter et de se rendre utile : régler le problème. Aucune femme de bon sens ne se plaint à son mari pour s'entendre répondre : « Mais ma chérie tu es une femme merveilleuse ». Les amies sont là pour ça.
C'est d'ailleurs surtout pour elles, mes amies, que j'ai décidé d'écrire. Que cela n'étonne pas ceux qui, à la lecture du titre, s'attendaient à une belle leçon adressée aux hommes. Je pense, comme Fulton Sheen, que le niveau d'une civilisation se mesure à celui de ses femmes. « Plus grande sera la vertu de la femme, plus fort sera son caractère, plus elle sera amoureusement fidèle à la vérité, la justice et la bonté, et plus un homme devra s'efforcer d'en être digne ».
La femme est le soleil de la maison. D'après Pie XII, elle reçoit le primat de l'amour : voilà ce que l'Église annonce depuis toujours (c'est tout, sauf du machisme).
La grandeur d'un homme marié ne se sépare pas de celle de sa femme, alors qu'une femme peut gagner sa grandeur auprès d'un homme de peu de noblesse, et qu'elle la trouve justement en se démenant pour l'aider à devenir un grand homme.
Nous voulons des hommes capables de donner leur vie ? Je proposerais de le leur dire avec des gestes concrets, c'est-à-dire avec des cadeaux qui, comme tous les cadeaux, doivent être offerts librement et gratuitement et convenir à celui qui va les recevoir.
Des cadeaux capables de faire chavirer leur cœur !
Des cadeaux offerts avec douceur, et non pas donnés comme des cages pour enfermer, ni avec la prétention de celui qui sait de quoi l'autre a besoin. Des cadeaux qui cherchent à saisir les désirs ou, dans la mesure du possible, à les devancer. Mais qui, s'ils n'y parviennent pas, peuvent aussi être refusés.
De vrais cadeaux.
Costanza Miriano, in Épouse-la, et meurs pour elle (Le Centurion 2016)